Désormais, nous partageons notre temps entre le Beaujolais Vert (Rhône) et Saint-Raphaël (Var). Environ 475 kms séparent nos lieux de résidence.
C’est l’occasion de découvrir Saint-Raphaël, ville moyenne sise au bord de la Méditerranée entre les massifs des Maures et de l’Esterel.
Idéalement située entre Saint-Tropez et Cannes, cette station balnéaire et climatique de la Côte d’Azur fait partie de la communauté d’agglomération de Fréjus Saint-Raphaël.
À La Cabre, les vestiges d’un campement du Néolithique, à Boulouris, la Pierre Levée d’Ayre Peyronne et à Agay, les menhirs debout et couché de Veyssière témoignent d’une occupation du site de la commune depuis la Préhistoire.
En 1347, la Peste noire ravagea la Provence et décima plus du tiers de sa population.
Au XVIe siècle, la côte fut pillée par les pirates et les troupes de Charles Quint. En réponse, l’évêché de Fréjus décida de la construction d’une tour vigie en 1562, sur le sommet d’Armont (tour du Dramont).
Le 9 octobre 1799, Bonaparte, de retour de la campagne d’Égypte, débarqua avec ses généraux (Berthier, Lannes, Murat, Marmont, Bessières) et des savants (Monge, Berthollet) triomphalement à Saint-Raphaël. Une pyramide fut construite sur le port pour célébrer cet évènement. Malheureusement, c’est aussi de Saint-Raphaël qu’il embarqua, déchu, pour l’île d’Elbe le 28 avril 1814.
En 1810, le château d’Agay fut pris par les Anglais et la tour du Dramont fut armée de deux canons, puis en 1860, elle fut transformée en sémaphore et arasée au-dessus du premier étage.
Baptisée « Opération Anvil Dragoon », le débarquement du 15 août 1944 commença par un bombardement en vue de détruire le viaduc ferroviaire entre Anthéor et Le Trayas, mais ce fut le quartier d’Agay qui fut détruit. Dans la nuit du 14 août, des commandos prirent position sur la voie ferrée côtière. Le 15 août 1944 à huit heures du matin, la 36e division d’infanterie baptisée « Camel Force » débarqua sur la plage du Dramont (Green Beach), la calanque d’Anthéor (Blue Beach) et la plage du Veillat à Saint-Raphaël (Red Beach), suivie le 16 août par l’Armée B du général d’armée de Lattre de Tassigny.
La commune poursuivit son essor touristique avec le passage de la route nationale 7, l’arrivée en 1961 de l’autoroute A8, en 2001 de la ligne TGV, le développement des quartiers de Valescure et Boulouris, la construction de la nécropole nationale de Boulouris en 1964, en 1990 du plus grand village de vacances d’Europe, Cap Esterel, et la construction au cours des années 1990 du port Santa-Lucia et du palais des congrès.
Les hameaux de Saint-Raphaël
Boulouris sur Mer
Nommé autrefois « Boulerie » (jeu de boules), ce hameau résidentiel est bordé de 9 plages délimitées par des petits épis rocheux rouges et d’un petit port pouvant accueillir une soixantaine de bateaux.
Le Dramont
Le cap du Dramont porte le principal sémaphore de la région, dans un site naturel préservé, où la flore est particulièrement riche. Le Sémaphore a été construit en 1860 sur les ruines d’une tour de guet datant de 1562. Il est encore utilisé pour la surveillance de la mer.
La plage du débarquement, juste au sud du cap est un lieu important du débarquement des Alliés en Provence (Seconde Guerre mondiale – 15 août 1944).
Face au cap du Dramont se trouve l’île d’Or (environ 200 m de long), sur laquelle est construite une tour carrée de style médiéval mais moderne. L’Ile d’Or a été immortalisée par Hergé dans “L’Ile noire”.
La roche rouge (rhyolite) est caractéristique de tout le massif de l’Esterel ; elle est d’origine volcanique et date du Permien (ère primaire).
D’autres roches bleues (esterellite) plus rares résultent d’un magmatisme de l’ère tertiaire et sont exploitées dans de grandes carrières du quartier du Dramont.
Agay
Le nom d’Agay semble provenir du grec « Agathon » qui signifie bon ou favorable, donné par des navigateurs grecs de Massalia (Marseille) qui ont trouvé dans cette rade naturelle un excellent mouillage pour leurs bateaux. Les romains ont ensuite créé à l’embouchure de la rivière d’Agay, un port appelé Portus Agathonis qui était relié à la voie Aurélienne qui traversait le massif de l’Esterel.
Anthéor et Le Trayas
Au pied de l’Estérel, une dizaine de calanques et de petites plages se succèdent dans un décor sauvage qui met en contraste le rouge des roches, le vert de la végétation méditerranéenne et le bleu de la mer.
Les ruelles escarpées du Trayas conduisent, sur les hauteurs, à l’un des plus beaux panoramas de la région et la route de la Corniche d’Or vous mènera à Cannes en longeant des fonds marins d’une transparence extraordinaire.
Par ailleurs, la plus grande zone maritime protégée de France se trouve au Cap Roux.
Villa Les Asphodèles – Mairie d’honneur de Saint-Raphaël
Un petit mot sur la Villa Les Asphodèles car nous résidons dans le parc, de plus de 2 hectares, attenant à cette ex-maison bougeoise, ainsi baptisée en hommage à ces longues fleurs blanches que le britannique adorait cueillir au cœur de l’Estérel.
C’est en 2001 que la municipalité fait son acquisition. La villa échappe ainsi à la lente périclitation des vastes propriété bourgeoise qui ne sont plus entretenues. Détachée de son grand parc d’agrément, comportant des arbres et cactées centenaires, une vaste serre et un bassin, elle entre dans le patrimoine communal en tant que mairie d’honneur.
Elle accueille désormais les célébrations de mariage et des expositions d’œuvres artistiques.
La villa a été construite en 1885 pour l’anglais Théodore-Sydney Bentall (1847-1912), issu d’une famille d’industriels spécialisés dans les machines agricoles, originaire de l’Essex. L’architecte est Léon Sergent (alors âgé de 25 ans) qui avait épousé la cousine de Théodore-Sydney, Catherine. La serre est signée B. GABELGE de Marseille.
Dans le recensement de 1886, nous notons que Bentall est âgé de 38 ans et qu’il vit à la villa en compagnie de sa mère Lydia Gray (66 ans) , de son frère William (39 ans) , d’une cuisinière, d’un jardinier et d’une fille de chambre, tous trois Anglais. Il y demeure toujours en 1911. Après avoir changé plusieurs fois de mains, la villa devient une colonie de vacances, en 1954. Depuis 2004, c’est la mairie d’honneur de Saint-Raphaël.
La villa est située à l’avant d’un jardin d’une superficie de 25000 mètres carrés à l’origine. Les murs sont en maçonnerie enduite. Les colonnes et les pilastres sont en porphyre bleu du Dramont. L’entrée principale est sur la façade antérieure, nord-ouest, sous un porche hors-œuvre couvert d’un balcon. L’angle sud-est est ouvert d’un porche-galerie portant une loggia. Les ouvertures sont multiples, parfois en bow-window comme sur la façade sud-est. Grand salon sud-est lambrissé avec plafond à caissons. Garde-corps des terrasses et des loggias à balustres. Porche et loggias à colonnes toscanes. Entrée principale cantonnée de deux pilastres. Sol du grand salon sud-est en granito encadré par une frise de grecque en mosaïque.
En 1912, au décès de Sydney Bentall, la villa devient propriété des enfants Sergent. De 1923 à 1954, elle passe successivement aux mains d’un propriétaire parisien, M. Louis de Cay Prezpreorski puis de M. Henri Charles, marchand de biens, originaire de Vaison la Romaine (Vaucluse), qui vécut à Saint-Raphaël depuis les années 30 jusqu’à son décès.
Sources : Région Provence-Alpes-Côte d’Azur – Direction Culture et Patrimoine – Service de l’Inventaire général du patrimoine culturel – Mme. Roxane Goron, arrière petite-fille de M. Henri Charles
Restauration par la commune de Saint-Raphaël
La réhabilitation des Asphodèles est confiée à Jean Gasquez, architecte, afin de retrouver son identité de bourgeoise discrète.
Dans cet espace de quelques 500 m2, les pièces autrefois vastes sont rognées « par des aménagements intérieurs inopportuns et sauvages » se souvient-il. « Il y avait des batteries de sanitaires, une installation de cuisine collective de bric et de broc, qui datait du temps où la maison était utilisée pour les colonies de vacances ».
Il lui rend son caractère d’origine en travaillant d’après des cartes postales d’époque. Rénovant les parquets, le plafond à caisson en bois de pictchpin. Retrouvant sous les toits des restes de peinture d’origine avant de faire fabriquer à l’identique le vert Veronèse qui habille la façade.
Et soignant une entrée magistrale où la cage d’escalier reprend toute sa valeur.
« J’ai respecté sa noblesse d’origine » dit l’architecte.
Pour compléter « sa lecture homogène » de la maison Jean Gasquez ne laisse rien au hasard. Les détails sont travaillés en finesse. Comme l’éclairage qui épouse les contours des voûtes. Ou encore, les colonnades réhabilitées et le jardin planté de bambous « pour donner un petit côté exotique » Au final, la rénovation aura duré près d’un an.
Un richissime homme d’affaires, M. Viederkehr, fait alors don du buste de LudWig van Beethoven à la commune.
Sources : Var Matin
Désormais, nous partageons notre temps entre le Beaujolais Vert (Rhône) et Saint-Raphaël (Var). Environ 475 kms séparent nos lieux de résidence.
C’est l’occasion de découvrir Saint-Raphaël, ville moyenne sise au bord de la Méditerranée entre les massifs des Maures et de l’Esterel.
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