L’histoire commence de deux façons, le mythe ou la réalité :
Née du rassemblement des nostalgiques de la Wehrmacht après la deuxième guerre mondiale, la concentration des Éléphants s’est peu à peu débarrassée de cette origine pour devenir l’un des évènements incontournables de la vie d’un motard. Le rallye des Éléphants incarne encore aujourd’hui le mythe du motard pur et dur.
ou
La première édition qui a eu lieu le 7 janvier 1956 au lieu-dit Glemseck près de Stuttgart (Allemagne), à l’initiative d’un journaliste allemand Ernst Leverkus, rassemble principalement des motards équipés de Side-cars Zündapp (KS 601) surnommés « Éléphants verts », capables de rouler par tous les temps.
Le rassemblement s’est ensuite tenu en 1958 à Bad Dürkheim, en 1959 à Stadtoldendorf, en 1960 à Gross Felberg, au Nürbürgring jusqu’en 1977 et à Salzburg (Autriche) jusqu’en 1988. Depuis, il se déroule sur le site de Thurmansbang-Solla (Allemagne)
Il consiste en une simple concentration le temps d’un week-end, loin de tout. Mais le périple pour accéder à Thurmansbang-Solla (au sud-est de l’Allemagne près de la frontière tchèque) s’avère digne d’un rallye en raison de conditions météorologiques normalement incompatibles avec la moto.
L’Elefantentreffen doit surtout sa célébrité à son ancienneté. Ses origines remontent à 1956, du temps où les motards allemands se retrouvaient avec les side-cars Zündap ou BMW surnommés » les Éléphants verts « . Ce rallye est devenu multiculturel.
En arrivant sur le site, on découvre des milliers de passionnés, soulagés d’atteindre enfin ce lieu perdu dans la neige. Preuve vivante de cette fameuse solidarité motarde… A tout moment, les pannes, la neige, le vent ou la pluie peuvent survenir, on s’y attend.
Lors de ce périple, la principale épreuve consiste tout simplement à supporter le froid. La seconde : rouler sur la neige.
Ça passe quand on a trois roues, mais bien sûr, les choses sont nettement moins faciles avec une roue de moins… Les chutes font alors inévitablement partie du voyage. Mais elles peuvent pourtant devenir rares, à condition que les pilotes s’y soient préparés. Pour ce faire, certains montent des chaînes, tandis que d’autres roulent pieds au sol espérant prévenir la glissade.
La diversité des véhicules est à l’image de celle des pilotes. La marginalité reste de mise, mais la frime n’a pas réellement sa place. Aux « Elephs », on voit de tout : des motos sportives, mais aussi des vraies pièces de collection, des attelages » maison « , des trails, des roadsters, des trike et de nombreux autres véhicules qui ne seraient jamais arrivés là si la rationalité existait dans le monde de la moto ! Le nombre de vieilles motos, d’Oural, de Guzzi et de Jawa en mauvais état, impressionne. Aucun rapport avec celles que l’on a l’habitude de voir. Un vrai musée vivant ! Leurs propriétaires n’ont pas peur de la bricole, condition obligatoire pour espérer parcourir autant de kilomètres.
À l’instar de Damien, Roger et Julien, respectivement en 125 MZ, 250 MZ attelée et 125 Yamaha DTMX, qui viennent de Montbéliard. Ils tenaient à prouver qu’il était possible de voyager dans les pires conditions en 125 cm3. Il leur a fallu deux jours pour atteindre Thurmansbang-Solla ! Ils ont bien sûr connu quelques soucis mécaniques, tels un roulement de roue à changer et des problèmes électriques. Sinon, à quoi bon ??? Et pour couronner le tout, leur tente a glissé durant la nuit sur le terrain escarpé du Chaudron (étendue en colimaçon où se plantent les tentes).
Le soir, l’ambiance est assurée. Espagnols, Italiens, Britanniques, Français et Allemands se comprennent à demi mot. Dans la nuit glaciale, les feux de camp permettent de chauffer autant le cœur que les mains. L’alcool aide aussi… Les abus ne sont pas toujours à mettre sur le dos du froid !
Le côté hétéroclite se retrouve aussi dans les looks et les comportements qui incarnent rarement la palme du raffinement !
Le retour est moins gai que l’aller, on est crevé, mais on est fier de se dire » on l’a fait « , et on a plein de choses à raconter.
Lara Dupuy (Moto Station)
Photos Bill Parker & Pascal Lasvergnas
Les coordonnées GPS du site sont: N48 48.136° / E13 18.858°
Le club organisateur est le BVDM (Bundesverband der Motorradfharer).
Office du tourisme de Luftkurort Thurmansbang – Dreiburgenland
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